Confédération, cantons et OrTra
Le partenariat de la formation professionnelle est un principe fondamental de la formation professionnelle et est explicitement ancré à l’art. 1, al. 1, de la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr) .
La formation professionnelle est une tâche commune de la Confédération, des cantons et des organisations du monde du travail. Il n’existe aucun droit d’une partie à un ordre déterminé par elle seule. Les trois partenaires s’engagent ensemble pour une formation professionnelle de qualité et visent une offre de places d’apprentissage suffisante.
Confédération
Le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) comprend deux secrétariats d’État: le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) et le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI).
Le SEFRI est le centre de compétences de la Confédération pour les questions de portée nationale ou internationale relevant de la politique de formation, de recherche et d’innovation. Il est structuré en trois domaines de prestations:
- Formation
- Hautes écoles
- Recherche et innovation
Dans le domaine de la formation professionnelle, le SEFRI est responsable de la qualité et du développement de l’ensemble du système ainsi que de la comparabilité des offres au niveau national. Il est également chargé d’édicter les ordonnances sur la formation professionnelle initiale et de reconnaître les filières de formation de la formation professionnelle supérieure.
Cantons
Le principal organe d’exécution des tâches relevant des cantons est l’office cantonal de la formation professionnelle. L’office accompagne les parties signataires du contrat d’apprentissage, encourage le développement de la formation professionnelle, assure la qualité de la formation, veille à la coordination entre les lieux de formation (entreprise formatrice, école professionnelle et cours interentreprises) et assume des tâches de surveillance. Il veille par ailleurs à ce que l’offre d’écoles professionnelles soit adaptée aux besoins.
Pour les questions d’ordre opérationnel, l’office cantonal de la formation professionnelle peut faire appel à des experts et expertes des organisations du monde du travail (OrTra).
Les offices cantonaux de la formation professionnelle coordonnent leurs activités dans le cadre de la Conférence suisse des offices de la formation professionnelle (CSFP), une conférence spécialisée de la Conférence des directrices et directeurs de l’instruction publique (CDIP), ainsi qu’avec la Confédération et les OrTra sur le plan régional, par région linguistique et au niveau national. Ils garantissent notamment la mobilité des personnes en formation grâce à des accords intercantonaux (accord intercantonal sur les écoles professionnelles AEPr, accord intercantonal sur les contributions dans le domaine des écoles supérieures AES).
Compétences des cantons
L’organisation et la surveillance de la formation scolaire dispensée par les écoles professionnelles incombent aux cantons. Selon le canton et ses traditions en la matière, cette responsabilité peut être assumée par des organes différents, à savoir:
- le canton,
- des communes ou groupes de communes,
- des organismes privés.
Les écoles professionnelles ont un mandat de formation propre. L’enseignement des connaissances professionnelles sert à transmettre les bases théoriques pour l’exercice de la profession. L’enseignement de culture générale aborde des thèmes et des contenus qui favorisent l’épanouissement de la personnalité, l’esprit critique et le développement d’opinions personnelles.
Les cantons sont responsables de l’organisation des cours interentreprises (CIE) en collaboration avec les organisations du monde du travail (OrTra). Les contenus des CIE sont définis dans les prescriptions sur la formation (ordonnance sur la formation professionnelle initiale et plan de formation).
Les cantons sont responsables de l’organisation des procédures de qualification, les structures organisationnelles pouvant varier d’un canton à l’autre. En règle générale, l’organisation incombe à des commissions d’examen qui sont compétentes soit pour certaines professions ou groupes de professions, soit pour toutes les formations professionnelles initiales. Le canton peut également déléguer l’organisation des procédures de qualification en entreprise à une association professionnelle ou à un centre de compétences.
La qualification en pédagogie professionnelle des formateurs et formatrices en entreprise comporte 100 heures de formation et débouche sur l’obtention d’un diplôme fédéral. Ces 100 heures peuvent également être remplacées par 40 heures de cours. L’organisation de ces cours est assurée par les cantons eux-mêmes ou en collaboration avec les OrTra. À l’issue du cours, les participant-e-s reçoivent une attestation cantonale reconnue par la Confédération. La formation des formateurs et formatrices en entreprise est définie dans les plans d’études cadres du SEFRI pour les responsables de la formation professionnelle.
La surveillance de l’ensemble de la formation professionnelle initiale, qu’elle soit duale (en entreprise) ou scolaire à plein temps (formation initiale en école) incombe aux offices cantonaux de la formation professionnelle .
La surveillance englobe notamment le conseil et l’accompagnement des parties au contrat d’apprentissage et la coordination des tâches de toutes les personnes impliquées dans la formation professionnelle initiale.
La surveillance de la partie entreprise de la formation professionnelle initiale porte également sur les points suivants:
- le respect des dispositions légales contenues dans le contrat d’apprentissage;
- le respect des dispositions du contrat d’apprentissage par les parties contractantes;
- la qualité de la formation à la pratique professionnelle (cours interentreprises et autres lieux de formation comparables inclus);
- les examens et autres procédures de qualification.
La surveillance des formations initiales en école porte principalement sur les points suivants:
- assurance-qualité de la formation scolaire;
- conseil et soutien des directions d’école et des commissions scolaires pour les questions pédagogiques, psychologiques, de gestion et juridiques.
Les offices cantonaux de la formation professionnelle sont des centres de compétences pour les questions relatives à la formation professionnelle. Ils sont des partenaires pour tous les acteurs de la formation professionnelle, tels que la Confédération, les services cantonaux en charge de l’instruction publique, les associations professionnelles, les entreprises ainsi que pour les autres personnes impliquées dans la formation professionnelle initiale (formateurs/trices, enseignant-e-s, apprenti-e-s, parents, etc.).
La médiation et le conseil sont les tâches principales des offices cantonaux de la formation professionnelle. Tenus au secret de fonction, les offices se tiennent à la disposition des parties au contrat d’apprentissage et des tiers impliqués. En cas de conflit, ils assument souvent le rôle de médiateur et, en cas de résiliation du contrat, ils aident à trouver une solution de rechange. Une autre tâche essentielle consiste à soutenir les entreprises qui forment (ou souhaitent former) des apprenti-e-s.
Outre les tâches traditionnelles qui consistent, en résumé, à assurer le bon déroulement de la formation professionnelle, les offices cantonaux de la formation professionnelle assument de plus en plus des tâches dans le domaine du développement de la formation professionnelle.
Organisations du monde du travail
«Organisation du monde du travail» (OrTra) est un terme générique pouvant désigner à la fois les partenaires sociaux, les associations professionnelles et les associations de branche, de même que d’autres organisations et prestataires actifs dans le domaine de la formation professionnelle, dont les entreprises/organisations (personnes morales) et des professionnels (personnes physiques).
Les OrTra sont chargées d’un grand nombre de tâches d’exécution. Pratiquement toutes les mesures importantes sont mises en œuvre en collaboration avec les OrTra, qui exercent ainsi une influence directe sur la définition de la stratégie, des concepts et des contenus de la formation professionnelle.
Compétences des OrTra
Les OrTra, qui font partie des commissions pour le développement de la profession et la qualité de la formation, sont responsables du contenu de l'ordonnance sur la formation professionnelle initiale (orfo). Elles veillent en outre à ce que les contenus et la qualité de la formation professionnelle initiale soient examinés régulièrement et adaptés si nécessaire aux exigences du monde du travail.
Les commissions pour le développement de la profession et la qualité de la formation (CSDPQ) sont composées de représentants des OrTra, des enseignant-e-s des connaissances professionnelles, de la Confédération (Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI) et des cantons (Conférence suisse des offices de la formation professionnelle CSFP). La fonction, les tâches, les compétences et les procédures des CSDPQ sont décrites en détail dans le «Guide à l’intention des commissions suisses pour le développement de la profession et la qualité (CSDPQ)».
Le plan de formation complète l’ordonnance sur la formation professionnelle initiale. Il constitue le concept pédagogique de la formation professionnelle initiale ainsi qu’un instrument d’encouragement de la qualité de la formation. Il est édicté par l’OrTra compétente, approuvé par le SEFRI et a un caractère contraignant.
Dans la formation professionnelle initiale, les associations professionnelles sont responsables, en collaboration avec les cantons, de l’organisation des cours interentreprises, dont l’objectif est de transmettre le savoir-faire de base. Elles élaborent également les règlements à cet effet.
Conformément à la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr), les cantons doivent veiller à ce que l’offre d’écoles professionnelles réponde aux besoins. Les cantons peuvent confier cette tâche à des communes ou à des associations professionnelles et à des entreprises. Au cours de ces dernières années, nombre d’écoles professionnelles gérées par des organes responsables privés, ont été intégrées à une structure scolaire publique. Les écoles professionnelles commerciales représentent l’exemple le plus connu à cet égard, outre-Sarine. Une partie de ces écoles (KV-Schulen) sont gérées par la Société suisse des employés de commerce (SEC Suisse).
La Confédération ou les cantons peuvent confier aux associations professionnelles l’organisation et la tenue d’examens finaux s’inscrivant dans la procédure de qualification. Le déroulement des examens finaux exige un grand nombre d’experts et d’expertes, issus du monde économique, qui doivent disposer à la fois de connaissances professionnelles solides et à jour et d’une bonne capacité d’évaluation.
L’autorité cantonale engage des experts qui font passer les examens finaux de la formation professionnelle initiale. Les organisations compétentes du monde du travail ont un droit de proposition (cf. art. 35, al. 1, OFPr ).
Les associations professionnelles organisent les examens reconnus par la Confédération selon leurs propres règlements. En font partie l’examen professionnel fédéral, sanctionné par un brevet fédéral, l’examen professionnel fédéral supérieur, débouchant sur l’obtention d’un diplôme fédéral et les examens de diplôme des écoles supérieures. La surveillance des examens et l’approbation des règlements d’examen sont des tâches relevant de la Confédération.
La formation continue à des fins professionnelles à pour but de permettre à des personnes qualifiées d’adapter leurs connaissances professionnelles aux évolutions techniques, économiques et sociales et d’enrichir leur culture générale.